Comment rendre votre entreprise accueillante pour le monde entier dès le départ

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Beaucoup d’entrepreneurs français pensent encore qu’ajouter un drapeau britannique sur leur site suffit pour s’internationaliser. C’est ignorer que bon nombre des consommateurs n’achètent sur des sites que s’ils sont traduits dans leur langue maternelle. Ajoutons à cela que chaque marché a ses codes, ses habitudes de paiement, ses attentes spécifiques. Plus votre produit (ou votre service) est complexe, plus les codes comptent. Voyons très concrètement, et outils + exemples à l’appui, comment préparer réellement votre business pour le monde entier.

Mais concrètement, ça veut dire quoi rendre son business “global” ?

C’est faire en sorte qu’un client japonais, brésilien ou français puisse acheter chez vous aussi facilement que votre voisin de palier. Cela semble évident dit comme ça, mais la réalité est complexe : le Japonais paie en yens avec Konbini (paiement en magasin), le Brésilien utilise PIX (virement instantané) et paie en 12 fois sans frais, le Français veut sa carte bleue et sa livraison Mondial Relay. Quelle est la bonne solution ?

Première option : accepter le maximum de moyens de paiement

C’est la solution évidente, et c’est celle qu’ont retenue les casinos en ligne, champions de l’adaptation internationale. Pour rappel, un casino en ligne est tout simplement une plateforme de jeu d’argent, sur laquelle on peut jouer aux machines à sous, du poker en table virtuelle (ou en streaming vidéo), et d’autres jeux comme le blackjack, la roulette, etc. sous toutes leurs variantes.

Les casinos en ligne fiables sont le plus souvent de gros acteurs régulés au Royaume-Uni, à Malte, à Curaçao (rattaché aux Pays-Bas), plus rarement en France. S’ils comptent chacun des centaines de milliers de clients en Europe et dans le monde, c’est aussi parce qu’ils acceptent les dépôts dans une quinzaine de devises (dès 10 euros), proposent vingt méthodes de paiement différentes (cartes, portefeuilles électroniques, cryptomonnaies, virements, cartes prépayées, etc.), et adaptent même leurs jeux selon les préférences culturelles. 

Tout est personnalisé, sachant que les Asiatiques ont tendance à préférer le baccarat, les Européens le poker, les Américains le blackjack, etc. 

Alternative : décliner son site web en plusieurs versions locales

D’autres entreprises, avec de plus gros moyens, choisissent de décliner leur business pour être parfaitement dans les codes de chaque zone de clientèle. En clair, cette internationalisation se fait sur trois dimensions : la langue (pouvoir comprendre), le paiement (pouvoir acheter), et la culture (se sentir compris).

L’exemple le plus évident est Amazon. Le géant américain crée des sites distincts pour chaque pays. Amazon.fr n’est pas simplement Amazon.com traduit. Les produits mis en avant diffèrent, les promotions correspondent aux habitudes locales (soldes d’été en juillet en France, Black Friday aux USA), les options de livraison s’adaptent (casiers Amazon en Allemagne, conciergeries en France). Cela veut tout simplement dire qu’être global pour Amazon, c’est paradoxalement être ultra-local dans chaque marché.

Gérer plusieurs langues sans se ruiner en traduction

Nul besoin de tout traduire d’un coup ! Commencez par l’anglais, plus deux ou trois langues selon vos marchés prioritaires. Si vous vendez en Europe, anglais + allemand + espagnol couvrent 70% de la population. Pour l’Amérique latine, l’espagnol et le portugais suffisent. En résumé, le principe des 80/20 fonctionne assez bien : 80% de vos conversions viennent de 20% de vos pages.

Traduisez d’abord les pages critiques : le processus de paiement, la FAQ, descriptions de produits phares, page d’accueil. Les articles de blog ou les pages “à propos” peuvent attendre. Gardez à l’esprit qu’un client pardonne aisément une page “mentions légales” en anglais, mais abandonne face à un tunnel de paiement incompréhensible !

Bon nombre d’entreprises ont fait des bourdes qui ont sérieusement entaché leur crédibilité. On pense à la banque HSBC qui a dépensé 10 millions de dollars pour corriger sa campagne “Assume Nothing” (ne supposez rien), mal traduite en “Ne faites rien” (ne faites rien) dans plusieurs pays… Ou à KFC qui a traduit son slogan “Finger lickin’ good” par “Mangez vos doigts” en chinois… Mettez donc de côté Google Translate et utilisez des outils capables de gérer les nuances.

DeepL est par exemple un excellent outil de traduction, il surpasse tous les autres traducteurs automatiques comme ChatGPT. La qualité approche celle d’un traducteur humain pour les langues européennes. Pour gérer le multilingue sur votre site, vous aurez en fait besoin d’un petit “plugin” à ajouter à votre site : WPML pour WordPress (environ 80€/an) ou Langify pour Shopify (environ 17€/mois). Ces outils permettent de traduire progressivement : d’abord les pages essentielles, puis étoffez selon les retours clients.

Pourquoi les moyens de paiement font-ils tout échouer ou réussir ?

Une très large des “abandons de panier” à l’international viennent de l’absence du mode de paiement préféré du client. Par exemple, un Allemand client veut payer par virement SEPA, un Néerlandais cherche iDEAL, un Chinois n’achète généralement qu’avec Alipay ou WeChat Pay.

Cette fragmentation semble cauchemardesque, mais comme toujours, il existe une solution, et elle est plus simple qu’il n’y paraît. Vous avez Stripe ou Adyen qui peut gérer cela pour vous. Stripe va agir comme un intermédiaire de paiement : il accepte les paiements en 135 devises, des dizaines de moyens de paiement locaux (iDEAL, SEPA, Alipay, etc.) sans problème, et même les paiements en USDC (stablecoin dollar) depuis peu.

Puis il va tout convertir automatiquement, vous encaissez avec un bon vieux virement SEPA en quelques jours. Le service coûte 2,9% + 0,30€ par transaction, mais ce n’est pas cher payé pour vous ouvrir instantanément le monde entier sans complexité technique !

Typiquement, avec Stripe activé sur votre boutique, un client japonais peut payer en yens avec sa carte JCB, un Brésilien avec PIX, un Européen par virement SEPA, et vous recevez tout en euros sur votre compte. Ajoutez PayPal comme option complémentaire (présent dans 200 pays) pour rassurer les acheteurs méfiants des nouveaux sites, et vous couvrez 95% des besoins mondiaux.

Conclusion

Un dernier mot sur la fiscalité internationale. Il faut comprendre que Stripe et Adyen gèrent aussi automatiquement les taxes. En clair, ils “calculent” automatiquement ce que vous devez collecter en TVA européenne, sales tax américaine, GST australienne, etc. Tout est calculé et collecté selon l’origine du client. Rappelez-vous qu’en Union européenne, il faut collecter la TVA du pays de l’acheteur, pas du vendeur ! Sans cette automatisation, c’est un casse-tête administratif.